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Le rêveur (Françoise Croué)

 

 

 

 

 

l'Epouvantail

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Derrière notre maison, près de l'étang aux cerfs

Se tenait fier et droit un bel épouvantail.

Aux habits de semaine en haillons, recouverts

D'un grand manteau flottant sur ses membres de paille

 

 

 

Tous les jours, par tous temps, il portait toujours haut

Son regard bienveillant. Ses yeux pleins de douceur

Oubliaient leur devoir d'effrayer les oiseaux

Nous l'avions baptisé tendrement Le '' Rêveur''

 

 

 

Sur la tête il portait un pot de tuile rouge,

Son visage d'osier s'ornait d'un nez de bois

Et d'une bouche orange, potiron ou courge

Un cou de jonc tressé tenait le tout bien droit

 

 

 

Mais voilà, notre ami , ce rêveur, ce poète

Tomba très amoureux, le pauvre grand nigaud.

Il en perdit la tête pour une girouette

Alors que bien souvent elle lui tournait le dos

 

 

 

Mimi, la girouette, amoureuse du vent

En guettait la caresse et elle ne voyait pas

Les yeux énamourés et le regard aimant

Du Rêveur qui songeait à sa belle Diva

 

 

 

Car Diva, elle chantait au moindre souffle d'air

Elle emplissait les cieux de tremolos sifflants

Soufflants, s'offrant au vent et soupirant, sincère

Elle se tournait parfois du coté de l'étang.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais un jour où Mimi voletait, la tempête

En bise se fit forte, et tornade devint.

Notre ami en perdit le seau de sus sa tête

Il prit froid mais jamais ne vit de médecin.

 

 

 

Les arbres de l'automne pendant bien des jours

Offrirent leur feuillage pour panser ses plaies

Des larmes d'or et rouge lui faisaient la cour

Mais de sa bien aimée, tout son cœur s'inquiétait

 

 

 

Janvier se fit rude et Février bien pîre

On entendait le vent dans les arbres frileux

La neige et les gelées venaient tout engourdir

Il faisait froid dehors sous un ciel ombrageux

 

 

 

 

 

 

*

 

 

 

Je ne m'attardai pas pendant les mois d'hiver

Et je ne retournai sur les bords de l'étang

Que quelques mois plus tard à la brise légère

Car les oiseaux chantaient le retour du printemps

 

 

 

O surprise, Mimi plantait tout de guinguois

Sa flèche''Nord'' dans le cœur de l'épouvantail.

Elle s'était blottie là, se protégeant du froid,

Et lui, tout amoureux la recouvrait de paille

 



09/11/2019
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